Né en 1977 à Saverne, Christophe Schwarz alias « Zevs » est un pionnier de l’art urbain en France. Il a commencé à faire du tag dans les années 80 et du graffiti au milieu des années 90. A l’origine graffeur, il attaque les rames du métro parisien pour poser son blase. A cette époque les murs de Paris étant saturés de graffs, il a dû pour sortir du lot trouver un visuel bien particulier. Fan de logos d’entreprises il a crée une signature bien reconnaissable oscillant entre un logo et un tag. Son nuage accompagné d’un éclair a vite été reconnu. En 92, le RER A. matricule ZEUS manque de l’écraser pendant qu’il graffe sur les voies, Schwarz frôle la mort mais tient son pseudo, ZEVS. A la fin des années 90, la ville de Paris ayant décidée de faire disparaître les Tags de ses murs lance une grande campagne de nettoyage et Zevs en profite vêtu de la combinaison jaune argent de la municipalité et armé d’un Karcher pour exécuter fondu dans la masse et en plein jour ses graffs propres sur murs souillés (Graff au Karcher). Il s’attaque aussi à l’Allemagne où il imprime ses graffitis inversés dans la crasse : «Je ne dois pas salir les murs de ma ville», telle une punition d'écolier.
Sa carrière actuelle se divise en quatre périodes distinctes.
Urban Shadows (2000-2001), Zevs peint sur le sol.
L’idée lui est venue un soir en voyant l’ombre de son scooter sur le sol d’en faire le pourtour avec sa bombe, ensuite il a commencé à faire des silhouettes humaine à la manière des silhouettes de cadavres avant de s’attaquer à l’ombre portée par les réverbères, au mobilier urbain, aux feux de signalisation, aux bancs publics jusqu’aux statues. Sur le pont du Carrousel il a reproduit les ombres de tous les réverbères, des parapets et des quatre statues au vu et au su de tous. Il a travaillé pendant quatre jours habillé en employé de voirie après avoir lui même balisé les lieux de panneaux de travaux et de rubans de chantier. C’est dans cette discipline que l’artiste dit avoir été le moins rudoyé par les autorités. De plus dans le cadre de la nuit blanche, la mairie de Paris lui a même demandé de repeindre certaines ombres que les services de voiries avaient effacés, l’ombre portée de la statue de Caesar, un réverbère du Carrousel, certains de ses bancs et d’autres mobiliers urbains.
Visual Attacks (2001) : Zevs exécute les affiches publicitaires.
En voulant utiliser l’espace libre qui lui offrait les panneaux publicitaires, il a commencé à faire du détournement visuel d’affiches en bombant un point rouge avec une dégoulinante au milieu du front des personnages de la pub. Ce simple impact de balle transforme radicalement le message escompté par les publicistes en message morbide. C’est cette activité qui lui a donné le plus de problèmes avec les autorités, les riches régies publicitaires ne se laissant pas faire engageaient même des maîtres chiens pour faire garder certains espaces. Ces affiches détournées étaient très peu de temps visibles car aussitôt remplacées par les originales. La seule qui est resté longtemps est cette attaque visuelle sur la grande affiche de l’exposition « Hitchcock et l’art ». Les organisateurs ayant sans doute trouvés que cette trace de balle faisait très Hitchcockien. C’est pour contrer cela qu’il est monté d’un cran et est passé à l’étape suivante. L’image détournée est aussitôt changée, qu’importe il décide de la kidnapper.
Visual-Kidnapping (2002-2004): Zevs kidnappe la pub.
Décidé d’aller plus loin il prend en otage l’image de l’égérie des cafés Lavazza. Pour cela à Berlin il découpe d’une énorme affiche la pin up de la marque, un panneau de 12 m sur 12 quand même, et laisse sur place le message suivant « VISUAL KIDNAPPING PAY NOW!!! ». Il présente alors pendant trois semaines la vidéo du kidnapping à la « Rebell Minds Gallery » de Berlin, l’affiche découpée y est visible quelquefois. Pendant plusieurs mois, il va tantôt cacher, tantôt exhiber l’otage visuel, menaçant de l’exécuter. Finalement il va lui couper un doigt qu’il envoie enveloppé de coton au PDG de la société, lui demandant une rançon symbolique de 500 000 euros, du coût approximatif de la campagne publicitaire. Pendant trois ans il va balader son otage dans différents endroits, sa cachette principale étant la salle Z dans les catacombes à Paris. L’histoire raconte que la mise scène de l’artiste incita au bout de ces trois ans la direction de Lavazza à payer la rançon sous forme de mécénat auprès du Palais de Tokyo, permettant ainsi à Zevs d’y présenter son œuvre. Il est à noter que le bon n’est pas toujours gagnant, à Berlin, son geste fait des émules, des groupuscules s'érigent contre la marchandisation de l'espace public. Alice, l'icône blonde du haut débit, est elle aussi victime d'un rapt spectaculaire, mais cette fois au jeu du chat et de la souris, ce sont les gens du marketing qui se sont montrés les plus réactifs. Dès le lendemain, devant la silhouette évidée, ce message de l'annonceur «Alice, déjà mobile». Difficile de lutter.
Liquidated Logos (depuis 2006): Les marques juteuses, ou liquidation de marques.
C’est l’escalade, il fait fondre et couler les logotypes des marques de pub omniprésentes en milieu urbain. Il a commencé à Berlin sur une affiche, en attaquant une grande virgule Nike noire qu’il a fait dégouliner avec des litres de peinture de la même couleur, il a ainsi fait couler la marque. Depuis il n’arrête pas et s’est attaqué à Coca Cola, Chanel, Mc Do, Vuitton… Beaucoup de grandes marques y passent. Et il en vit aussi car de nombreuses galeries demandent à exposer ses logos dégoulinants transposés sur toile. C’est pendant une exposition qu’il a été arrêté en Chine.
Zevs n’aurait pas dû oublier que Hong-Kong n’est plus Britannique depuis 1997 et qu’il ne pourrait pas profiter de l’engouement et de la tolérance qu’ont les Anglais pour le travail de son homologue Banksy. Ce sont les autorités Chinoises qui lui ont confisqué son passeport et gardé trente heures en garde à vue en juillet 2009 après qu’il ait fait dégouliner un beau logo Chanel sur la façade d’un magasin Armani en guise d’inauguration pour son exposition à la Arts Statements Gallery de la ville. Il ne s’en est pas trop mal tiré avec deux semaines de prison avec sursis et l’obligation de faire disparaître le graff.
Zevs communique toujours à visage couvert pour éviter les poursuites. Il est à noter qu’il pratique également le tag ‘invisible" avec des bombes de peinture sensibles uniquement à la lumière ultraviolette (celles qu’utilisent les policiers pour marquer leurs cibles lors des manifestations). En posant sur l’éclairage public proche de son graff un filtre de gélatine spéciale qui fait réagir l’encre invisible, son graffiti apparait dès que tombe la nuit et que la lumière des lampadaires s’allume. Les initiés jouent à un jeu qui consiste à utiliser de petites lampes UV type pointeur laser vendues dans le commence pour les découvrir, l’auteur avoue en avoir fait pas mal sur les murs de Paris.
Depuis sa première exposition à Montpellier en 1999, Zevs expose dans le monde entier.
De Berlin à Shanghai, Zurich, Paris, Tokyo, New-York, aux émirats Arabes Unis, Hong- Kong, Londres, tous les continents l’ont exposé.
N’hésitez pas à cliquer sur le site officiel de Zevs, la page d’accueil est particulièrement réussie.
Mr Yak.
Inspiré par : Tracks et Global Resistance. ARTE
Principales sources :
Wiki, le site officiel de Zevs, Les Inrocks.com, la Galerie Patricia Dorfmann, Libé.
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Commentaires
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facebook sur votre page, les articles sont très bien écrit,
je vais le mettre en favori
l'artiste est apparemment sans limite créative, et l'homme bourré d'inspiration pour faire réagir son contemporain !
Super dossier Mr Yak !!
MrYak tu as le génie de tirer de ton chapeau des lapins de qualité !
Tu es un prestidigigraff eur !
Autour de moi en ce moment le graff et le tag sont calmes ! trop calmes !
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