Keith Harring est né le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie. Elevé dans une famille où règnent la discipline et un certain esprit conservateur, il est l’ainé de trois sœurs. Très jeune il montre un talent de dessinateur et son père l’encourage dans cette voie, dessiner avec son père est d’ailleurs son plus ancien souvenir. Son amour du dessin l’accompagnera toute sa jeunesse. Adolescent, il montre souvent son autonomie et sa volonté d’indépendance, écoute les Beatles, Aerosmith et fait ses premières expériences avec l’alcool et la drogue. A 18 ans, il suit des cours de dessins publicitaires à l’école de graphisme de Pittsburgh, au bout d’un an il se rend compte qu’il ne veut pas devenir dessinateur publicitaire et interrompt ses études. Il gagne se vie avec de petits boulots, bien que n’étant pas inscrit à l’université il se sert de la bibliothèque, assiste à des séminaires. Il se voit ainsi confronté à l’art de son époque et fait sa première exposition en 1978.Conscient de son homosexualité qu’il vit au grand jour, désireux de quitter sa province il s’installe à NY et s’inscrit à la School of Visual Arts, y suit des cours de dessin, de peinture, de sculpture. Il expérimente, réalise des vidéos, des installations, des collages, fréquente le milieu underground et découvre une culture alternative qui sort des musées et des galeries pour conquérir la rue. Haring aura toujours en tête de démocratiser l’art, alors il descend dans le métro de New York pour y dessiner sur les murs, ce qui lui vaut de nombreuses arrestations par la police. Ses dessins sont faits à la craie blanche sur les panneaux publicitaire. Il repère un espace vide, le recouvre vite fait de papier kraft et dessine dessus rapidement. Toujours dans le mouvement alternatif, il travaille de jour comme de nuit, fréquente Jean- Michel Basquiat, prend du LSD, participe à des expositions et des performances. Il fait du collage et du détournement d’affiches ou grave des dalles de trottoirs dans l'East Village. Ces dalles sont toujours visibles de nos jours. Pas vraiment graffeur mais ami des grands de l’époque comme Futura 2000 ou Lee Quinones, au marqueur ou à la craie, Haring occupe l’espace urbain de ses pictogrammes et n’hésite pas à corriger avec humour les imitations. C’est en 1980, qu’il se fait connaitre au Club 57 où il propose une énorme installation en recouvrant le club de plastique noir et en le taguant au marqueur or et argent. C’est là qu’il rencontre pour la première fois Warhol qui l’invite à déjeuner. Mais toujours il dessine et c’est dans cet endroit qu’est né le Bébé rayonnant, un des pictogrammes les plus connus de l'artiste. Ce Radiant Baby symbolise la vie, la joie et l´espoir. Sa première exposition personnelle a lieu en 1982 à la galerie Tony Shafrazi de N.Y et rencontre un immense succès. Les peintures et dessins de Keith Haring sont facilement reconnaissables, sans préparation il dessine à même le motif au gré de son inspiration. Considérant ses dessins comme des idéogrammes il crée des sortes d'idoles de formes stylisées aux couleurs vives accentuées par un contour noir. Il y a du mouvement dans ses tableaux qui souvent représentent des hommes, des bébés, des animaux, des objets actuels ou des ovnis mélangés à des symboles plus mystiques comme des crucifix, des pyramides ou des couronnes. La mort, la sexualité, la religion sont ses thèmes et symboles favoris. Il fait de la sculpture, peint sur tous les supports possible, fait du boddy painting sur le corps de Grace Jones en 1983. A partir de 1984, il développe cette symbolique colorée autour des thèmes de la guerre, la drogue ou les préjugés raciaux et sexuels. En 1985, il peint sur le mur de Berlin, est invité à la biennale de Paris et exécute de nombreuses commandes prestigieuses, des fresques dans des hôpitaux aux USA mais aussi en Europe comme la fresque de l’hôpital Necker à Paris. Toujours dans son désir de rencontrer un large public et de rendre son art accessible à tous, il ouvre en 1986 dans le quartier de Soho son « Pop Shop » où il propose ses œuvres, objets et sculptures, démarche controversée dans le milieu artistique mais pas par Andy Warhol devenu son mentor.
Se sachant malade du sida dès 1988, Keith Haring travaille sans cesse, comme saisi par l’urgence, ses peintures sont plus nettes et plus dures. Il décide de recueillir des fonds pour la lutte contre cette maladie, devient un artiste engagé et un militant actif cherchant à mettre en garde contre ce fléau. De 88 à 89, il effectue des fresques monumentales à Barcelone, Monaco, Chicago, New York, Iowa City et Pise, illustre deux textes de William S. Burroughs et crée une fondation qui porte son nom. Cette fondation a la tache d’aider les enfants et de soutenir les organisations qui militent pour la prévention contre le sida. Keith Harring s’éteint le 16 février 1990 à New York. Il n’a que 31 ans. Très vite le marché de l’art a récupéré le phénomène « Pop Art » de Haring, lui qui a toujours cherché à démocratiser l’art se vend comme de bien entendu très cher dans les galeries.
Sources textes et images : Wiki Haring, d’Alexandra Kolossa, éditions Tachen. Fondation Keith Haring: http://www.haring.com/
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Commentaires
Sa ligne est "claire" pour parler le langage des dessinateurs, et ça me plait bien car avec cette technique il va droit au but sans fioriture. De plus il savait utiliser les couleurs primaires et les mariées entre-elles de façon artistique, c'est à dire plaisantes à l'œil sans le heurter.
Bon tu auras compris que j'aime bien son œuvre voila tout !
Bon dimanche Yak !
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